Pompiers de l'urgence internationale

Ensevelies sous les gravats après un séisme, désoeuvrées et blessées après le passage d’un cyclone ou d’une inondation, nombreuses sont les victimes de catastrophes naturelles, en France ou dans le monde, qui peuvent témoigner de l’aide décisive qu’elles ont reçue des ONG françaises spécialisées dans le secours et l’assistance lors de catastrophes naturelles.

Allant d’une grande technicité dans les interventions de sauvetage-déblaiement à une aide psychologique, médicale ou matérielle des sinistrés en passant par des projets de prévention ou d’éducation, ces ONG spécialisées démontrent à chaque intervention une connaissance fine des situations de crise propres aux catastrophes naturelles.

Fortes de ces atouts, quelle place pourrait-il leur être donnée dans le Plan communal de Sauvegarde (PCS) ?

Leur sous-intégration dans les PCS actuels

Souvent le Plan communal de sauvegarde s’articule entre la commune, les services de l’Etat et les associations locales pour organiser la réponse de crise. Néanmoins, selon l’ampleur et le type de catastrophe naturelle, ces associations spécialisées ne manqueront pas de venir de toute la France pour prêter main forte aux habitants sinistrés.

Sur le terrain, lors d’une catastrophe majeure, c’est souvent sans connaissance particulière de ces nouveaux partenaires que le PC de crise communal tente, dans l’improvisation, de les orienter vers les endroits sinistrés qu’il estime approprié. Entre les corps armés dépêchés par l’Etat, la protection civile locale, la croix rouge et les associations spontanées de sinistrés, le savoir-faire de ces ONG est parfois sous-utilisé car relativement méconnu. Or, plus en amont, leur meilleure coordination pourrait permettre d’améliorer la résilience des communes à une crise majeure.

Pour la constitution d’un réseau national des ONG de secours spécialisées sur les catastrophes naturelles

Avec des membres compétents répartis un peu partout sur le territoire national, il pourrait être envisagé de créer des représentants de ce réseau pour chaque région, si ce n’est pour chaque département dans les zones les plus à risques.

Ces représentants auraient alors pour but :

– d’évaluer les compétences et les capacités de mobilisation et d’intervention de ces associations à la réalité locale de la zone qu’ils couvrent,

– de participer à l’élaboration et aux exercices des PCS dans les zones les plus vulnérables de leur territoire,

– de constituer, au sein du réseau, une unité aux intervenants tournant, susceptible d’être envoyée sur le terrain dans les premières heures d’une catastrophe afin de pouvoir évaluer les besoins et les moyens qui peuvent être mobilisés par le réseau,

– lors de crises majeures, de conseiller le PC communal de crise pour orienter/conseiller les actions des ONG spécialisées qui peuvent venir de toute la France, voir de l’international

– de se réunir afin de partager leurs expériences, débattre et proposer des actions et formations communes

– de coordonner leurs actions de prévention avec les autres acteurs associatifs de la prévention des risques majeurs dans les territoires ( IFFO-Rmé, IRMa, Prévention 2000, Cyprès, C-Prim, CPIE Vaucluse…).

Lever les obstacles à la constitution de ce réseau

Toute ces ONG ne fonctionnement pas de la même manière. Certaines d’entre-elles ont fait les démarches pour être agrémentées sécurité civile, voir INSARAG (Groupe consultatif international de la recherche et du sauvetage) alors que d’autres préfèrent se concentrer sur d’autres projets par manque de ressources ou par choix. Certaines ont des commandements très hiérarchisés, tandis que  d’autres fonctionnent avec une organisation plus décentralisée, plus humaine ou proche du terrain à leur goût.

Un autre obstacle à la constitution de ce réseau peut venir de la scission de certaines ONG avec leur ONG mère et les griefs pourraient ressurgir. Néanmoins, animées par la même volonté de sauver des vies et au sein d’une structure démocratique, l’objectif de réconciliation pourrait être dépassé si une prise de conscience profonde sur la nécessité d’une organisation commune voit le jour.

Enfin, si toutes reposent sur le bénévolat, ce réseau aura besoin des fonds nécessaires à son fonctionnement ; fonds qui devront être trouvés à un niveau national. Or l’Etat, responsable de la sécurité civile sur son territoire, acceptera t’il de donner son autonomie à ce réseau qui pourrait être critique à son égard ?

Conclusion :

Alors que d’une part, les élus pourraient trouver dans la réalisation et les exercices de leur PCS  des acteurs locaux expérimentés sur les catastrophes naturelles et que, d’autre part, ces ONG cherchent à se coordonner au niveau international, la constitution d’un réseau national démocratique d’ONG de secours sur les catastrophes naturelles pourrait mieux servir leurs objectifs communs de secours et d’assistances aux victimes de catastrophes naturelles.

Conseil :

–          Adhérer à une ONG spécialisée sur les Catastrophes naturelles ou les soutenir financièrement

–          En tant que membre d’une de ces ONG, plaider dans les AG pour une mise en réseau de son association à un niveau national et proposer une collaboration avec les communes dans la réalisation de leur PCS.

Découvrir ces ONG (liste probablement non exhaustive) :

AAIP (Aideset  actions internationales pompiers)

AUI (Action d’urgence internationale)

CMS (Corps mondial de secours)

FAUSI (France aide urgence secours international)

GIS74

GSCF (Groupe de secours catastrophe français)

PoSF (Pompiers sans frontières)

PUI (Pompiers de l’urgence internationale)

Secouristes sans frontières

 

 

By Cédric Moro

Auteur du blog I-Resilience, je suis depuis plus de 20 ans au service de la prévention des risques majeurs, surtout en Europe et en Afrique. J'allie cette expertise avec mes compétences de développeur d'applications, passé par des grandes boites IT, pour vous écrire ici des articles aux croisements de ces deux mondes.

7 thoughts on “PCS et ONG de secours lors de catastrophes naturelles”
  1. Bonjours,

    Pour ne parler que d’une structure que je connais bien qui aujourd’hui se décline de la manière suivante :

    1. Des structures départementales (structures de terrain)
    2. Des structures zonal (zone de défense, structures purement administrative)
    3. Une structure nationale (purement administrative)
    4. Deux structures « entrainées » pour des interventions à l’étranger (structure de terrain)

    La question qui me vient a l’esprit est : est ce que les structures entrainées pour les intervention à l’étranger ne pourrais pas venir en aide aux départements touchés par une crise ?

    La réponse est en théorie oui, hormis le délai d’intervention, ces deux structures pourrait par le apport en matériel, êtres humains et expérience, apporter une aide précieuse.

    Mais hélas le choix des représentants nationaux en on décidé autrement. Il faut croire que dans ce cas là l’entraide n’est pas une priorité.

    Certes cela ne représente qu’une seule structure, a chacun son idée sur la nécessité déployer tous les moyens disponible pour participer à une gestion de crise.

    Frédéric
    http://f4eed.free.fr
    http://www.gesadra.fr (main courante et saisie de message opensource)

  2. Bonjour,

    Effectivement les ressources des associations de sécurité civile sont assez mal répertoriées et utilisées dans le cadre des PCS.

    La Protection Civile française intervient régulièrement pour assister les communes autant durant qu’après une catastrophe. Présente notamment lors des inondations du Var en 2010, 2011 et 2013, lors de la tempête Xynthia en Vendée et en Charente-Maritime, elle développe le concept de réserve départementale de Protection Civile, ouverte à tout citoyen -pas forcément secouriste-.

    Plus d’infos sur la réserve du Bas-Rhin : https://www.youtube.com/watch?v=24xz3dTdv5o

    Une vidéo de présentation : https://www.youtube.com/watch?v=24xz3dTdv5o

    Bien cordialement.

  3. Nous sommes une ONG dénommée ‘ Protection de l’environnement et gestion des risques naturels »
    Nous cherchons de partenaires avec lesquels nous pourrons échanger d’expériences dans le domaine de la protection de l’environnement et la gestion des risques naturels.

  4. Je suis en Republique Démocratique du Congo, nous avons créer un club de secours aux catastrophes naturelles suites aux multiples degats causés par les tremblements de terre, pluis, courant, feu et autres dans notre pays et notre province en particulier. quand à ceux-ci nous voudrions être en partenafriat avec votre organisation pour de renforcement des capacités aux membres benevol de nos differents clubs de secours.

    merci cordiallement

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